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Debout Les Pauvres
9 juillet 2009

La démocratie est en danger

Bonsoir
De la défense des libertés publiques et plus particulièrement du respect de la liberté d’expression en Tunisie, en Iran ou encore en Birmanie, aux dénonciations des abus des régimes en place, nos campagnes internationales nous ont souvent permis de prendre position en faveur des démocrates du monde entier qui se battent contre des régimes autoritaires ou totalitaires.

Mais nous ne pouvons pas nous contenter de soutenir ceux qui se battent pour la mise en œuvre de principes démocratiques hors de nos frontières, quand en France, le gouvernement de Nicolas Sarkozy mène une politique qui ébranle l’équilibre de notre république. Celle-ci comprend parmi ses principaux fondements la poursuite de l’intérêt général et l’équilibre des pouvoirs, deux composantes fondamentales de notre régime politique, consacrées par nos textes constitutionnels successifs et qui ont motivé l’institution des services publics ainsi que l’indépendance des institutions démocratiques vis à vis du pouvoir exécutif.

Or, sous couvert de vouloir rendre plus efficaces les institutions de l’Etat, semaine après semaine, le gouvernement renforce sa mainmise sur les institutions qui garantissent le bon fonctionnement de notre démocratie et affaibli les services publics.

Entre autoritarisme et "petits arrangements entre amis", on a en effet du mal à retrouver le Président « garant des institutions » que prévoit notre Constitution. Les dernières réformes portées par Nicolas Sarkozy ne font que nous rappeler douloureusement à l’ordre : à la fin de ce mandat nous nous trouverons dans une démocratie amoindrie.

Parmi les exemples les plus frappants de ces derniers mois figure la réforme de l’audiovisuel public, qui permet au Président de la République de nommer son président, conférant ainsi au chef de l’Etat un pouvoir sur les media publics dont l’indépendance avait été considérée comme un grand acquis démocratique. De même, au Parlement, les droits de l’opposition ont été considérablement diminués par des restrictions au droit d’amendement et la limitation du temps de parole de l’opposition. Bientôt, par la suppression du juge d’instruction, le gouvernement aura la main sur le déroulement des affaires pénales - et cette atteinte à venir n’est pas des moindres pour notre équilibre institutionnel.

Mais au-delà de cette volonté du pouvoir en place de tout contrôler, il faut aussi dénoncer ce qui s’apparente à des procédés de basse politique, bien plus proche du service d’intérêts particuliers que du souci de l’intérêt général. Que dire ainsi de la réforme de la carte électorale qui verrouille les élections législatives en faveur de l’actuelle majorité parlementaire ou encore les mutations de ces préfets anormalement nombreuses sans parler des amis intimes du Président nommés à la tête de grandes entreprises publiques ?

Non content d’attaquer l’équilibre institutionnel de notre République, l’entreprise destructrice du gouvernement de Nicolas Sarkozy concerne aussi les services publics, autre pilier fondamental de notre République.

De plus en plus éloignés des citoyens, comme en témoigne la suppression de nombreux hôpitaux et tribunaux, éléments indispensables des services publics de proximité ; de plus en plus influencés par les logiques de rentabilité à tout prix du marché, comme en témoigne l’externalisation croissante des activités secondaires des entreprises publiques voire leur privatisation pure et simple et de moins en moins capables d’assurer leurs missions avec efficacité dans de bonnes conditions, en raison notamment d’importantes suppressions de postes, les services publics sont gravement fragilisés. Et quel meilleur argument que des services publics inefficaces pour justifier les démantèlements et privatisations ?
Pendant que tous les yeux sont tournés vers la question de la privatisation de la Poste qui s’inscrit dans le débat public par le biais de la prochaine consultation citoyenne, d’autres services publics subissent des attaques répétées du gouvernement. Le service public hospitalier fait par exemple l’objet de réformes destructrices qui ne garantiront plus bientôt l’accès au soin pour tous. Et cela nous n’allons pas pouvoir le passer sous silence très longtemps
Bonne soirée
R Hottin

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