le voyou de la République joue le devoir
Mes chers(es) camarades
Retraites : le voyou de la République joue le devoir
On comprend, découvre, réalise que Nicolas Sarkozy est finalement incompétent, ou dangereux, au choix. A l’aune de son propre agenda, sa gestion de la réforme des retraites s’avère calamiteuse : s’il voulait passer en force, il fallait aller vite. S’il voulait débattre, il fallait... débattre. Aujourd’hui, Sarkozy a laissé deux abcès de fixation se créer : la pénurie d’essence, et l’emballement de la jeunesse. On ose à peine à croire qu’il a volontairement laissé la situation s’envenimer. Ce serait supposer que le président sert son seul et unique intérêt : pourrir une réforme pour mieux apparaître comme un réformateur. Sarkozy n’avait aucune réforme symbolique à brandir à son « crédit. » Mardi 19 octobre, dans la riche Deauville, Sarkozy a rappelé son crédo, crispé et contrit.
Le devoir de contester
Mardi 19 octobre 2010, des millions de manifestants battaient les pavés dans quelques 260 cortèges en France. Ils étaient 3,5 millions selon les syndicats, mais 1,23 millions selon la police, soit le même niveau que le 12 octobre dernier, et davantage que samedi 16.
La contestation contre la réforme des retraites promue par Nicolas Sarkozy n’a pas faibli. A Paris, tôt le matin, des lycéens bloquaient déjà la place de la République. Des opérations escargot avaient repris sur l’A35 (Bas-Rhin) et sur l’A31 (Moselle). Samedi, la gendarmerie avait pour consigne d’empêcher de laisser filmer les premières opérations du genre. Sommes nous encore en démocratie ? Plus de 2500 stations service manquaient de carburant. « Nous avons en réserve toute l’essence nécessaire, mais la question est celle de l’accès aux dépôts. C’est un problème de distribution, ce n’est pas un problème de ravitaillement », avait précisé Claude Guéant lundi soir. Il fallait masquer un problème que l’on n’avait pas vu venir.
Un collège du Mans a été incendié dans la nuit de lundi à mardi. Lundi, quelques 300 « casseurs » présumés coupables avaient été interpellés par les forces de l’ordre. Certaines sanctions, prononcées le même jour, font état d’une sévérité inhabituelle : trois jeunes à Saint-Nazaire, arrêtés samedi dernier, ont ainsi écopé de peines de prison ferme. Mardi, la tension était forte. A Lyon, en plein centre-ville, la manifestation a dérapé.
A l’Elysée, on cherchait toujours à se rassurer sur le faible taux de grévistes. On oublierait presque qu’en temps de crise, renoncer à des journées de salaires n’est pas chose aisée. Officiellement, le discours a quand même légèrement évolué : à l’instar de François Fillon mardi matin, il s’agit de répéter que « le mouvement social s’essouffle mais se radicalise ». Ensuite, on dénonce les violences. Enfin, on critique le blocage du pays par le biais des approvisionnements en carburant. En bref, il s’agit, à l’Elysée, d’expliquer que les contestataires sont une minorité marginale et violente aux comportements anti-démocratiques.
Une seule solution la manifestation
Bien fraternellement
Raymond Hottin