Communiqué RESO
Une semaine après la polémique sur la pagaille provoquée par la neige et en pleine période de restrictions budgétaires, c’est une confirmation embarrassante pour le gouvernement : selon le baromètre BVA pour l’Institut Paul Delouvrier, publié par « Les Echos » et l’émission « Service public » de France Inter, les Français critiquent de plus en plus l’action de l’Etat en matière de services publics. Le taux global d’opinions « positives » s’érode pour la quatrième année d’affilée et tombe à 41 % (- 2 points). Seules les politiques menées dans les domaines de la police (58 %), l’environnement (55 %) et la santé (51 %) dépassent encore la barre des 50 %, malgré des pertes de 4 et 5 points pour les deux premiers.
Cette défiance vient alimenter les critiques de l’opposition et des syndicats sur la réforme de l’Etat. Elle atteint un stade, constate l’étude, qui amène les Français à rééquilibrer leur arbitrage entre impôts et service public. Depuis 2005, les sondés étaient majoritairement favorables (à 52 % l’an passé) à une baisse conjointe des impôts et des prestations des services publics (contre 41 % partisans d’une hausse conjointe). Cette proportion chute cette année à 44 % contre 45 % qui sont prêts à payer plus d’impôts pour améliorer les services publics. « Les Français ont beaucoup entendu parler depuis 2007 des économies à faire et des mesures prises. Certains ont désormais le sentiment que l’essentiel a été fait et qu’il ne faut pas forcément pousser plus loin », analyse Gaël Sliman, directeur adjoint de BVA. Le débat, clivant, devrait monter selon lui à l’approche de l’élection présidentielle.
Pôle emploi, le plus critiqué
L’évolution du taux de satisfaction des seuls « usagers directs » des différents services publics constitue un autre signal inquiétant. Certes, il reste élevé (73 %), « ce qui rappelle, analyse Gaël Sliman, que les critiques ne portent pas tant sur le travail des agents que sur la politique du gouvernement ; par exemple, je suis content de la police quand j’y fais appel mais je trouve la politique sécuritaire excessive. » Mais ce taux baisse de 3 points, après trois années de hausse. La chute est brutale dans le logement (76 %, - 14) et l’environnement (73 %, - 9). Les usagers restent mitigés sur la justice (54 %, stable). A l’opposé, les impôts sont salués (87 %), notamment pour les services en ligne (lire ci-contre).
L’étude pointe deux domaines dans lesquels les Français attendent en priorité que l’Etat redouble d’efforts. L’emploi d’abord : la lutte contre le chômage reste, de loin, leur attente prioritaire… et Pôle emploi le service le plus critiqué, avec 19 % de bonnes opinions (- 4 points) et à peine un usager satisfait sur deux (52 %, - 2). L’éducation ensuite : son caractère prioritaire remonte en flèche (+ 9) tandis que les bonnes opinions fondent (39 %, - 12 points depuis 2007). Les usagers, élèves et parents, sont encore satisfaits à 78 % mais ce score chute de 9 points. « Ils tirent la sonnette d’alarme », prévient BVA. Selon l’étude, ils jugent que l’école reste efficace pour enseigner des savoirs mais ne répond pas à leurs attentes, fortes et croissantes, en termes de préparation à la vie active.
La santé complète le podium des attentes prioritaires, repassant devant la Sécurité sociale et le logement. En dépit d’un rebond de 5 points, seuls 15 % des interrogés placent la sécurité en haut de liste.
source les Echos
Nous collectif du blog debout les pauvres avons étés les premiers à dénoncer la dégradation du service public
Alors pourquoi ? article Paru le 1er Mai 2010 "Pourquoi dans la rue le 1er Mai"
Le développement d'un certain nombre de prérogatives sociales confiées à l’état bourgeois est un acquis historiquement très récent. Loin de représenter "un problème sociétal", leur dégradation orchestrée par la bourgeoisie est un problème social, une attaque contre le prolétariat . En effet, des services comme l'éducation, la santé, l'énergie et les transports régulés... constituent un revenu socialisé d'autant plus important qu'on est pauvre.
Dérembrousements, franchises, sous-effectifs dans les hôpitaux ou dans certains régions rurales, traque contre les fraudeurs soit-disant responsables du trou de la sécu, fermetures d'hôpitaux... Le service public de la santé est en chute libre. Si bien que dans le si beau système de soins à la française :
- 14% des gens renonceraient à des soins pour des raisons financières.
- On a fini par descendre à 55% de remboursement des dépenses de soin courantes.
- Entre 2004 et 2010, c'est plus de 3 milliards d'économies qui ont été réalisées sur le dos des usagers.
Cynique exemple que celui des prisons, un des "services publics régaliens" qui ne seront propablement jamais menacés d'existence par la bourgeoisie. En revanche ce sont les conditions d'existence des prisonniers qui sont menacées.
Gestion par le privé, prisonniers exploités...
Les prisons françaises sont les pires d'Europe selon Álvaro Gil-Robles (commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe). En 2005 il dira notamment (à propos d'un "dépôt" pour étrangers dans une prison à Marseille) "De ma vie, sauf peut-être en Moldavie, je n’ai vu un centre pire que celui-là ! C’est affreux ! Les gens s’entassent dans un sous-sol sur deux niveaux, sans aération. Ils se promènent dans une cour minuscule grillagée de tous côtés. Au second niveau, on marche sur la grille, au-dessus de ceux du premier niveau. Les fonctionnaires en sont eux-mêmes très gênés. Il faut fermer cet endroit, c’est urgent." et j'en passe
Fraternellement
Raymond Hottin Didier Collé